Préhistoire

Le paléolithique

Le territoire de ce qui sera la commune est occupé depuis la plus haute antiquité par l'homme. L'exploitation, par des gravières, de la haute terrasse du Lot a livré des outils façonnés sur des galets datés d'environ 450 000 ans. Des bifaces moustériens de tradition acheuléenne ont été trouvés sur la commune de Sainte Livrade. Un biface a été trouvé à Piquessouque.

Le néolithique

Des Vestiges d'une occupation ont été découverts au lycée agricole. Le lot d'objet en silex mis au jour constitué 1058 pièces dont 175 identifiable comprend des grattoirs un racloir des perçoirs des burins, une pointe de flèche des haches polies. Diverses haches polies ont été trouvées sur le territoire de la commune. L’Artenacien, (2900, 2000 av J. C proviennent de Pont de Carbou

Protohistoire

Âge du Bronze

L'âge du bronze est connu à Ste Livrade, par la découverte dans le Lot d'épées de cette époque. De nombreuses découvertes d'objet en bronze dans les communes environnantes montrent une occupation humaine à cette époque même si aucun habitat n’est connu.

Âge du Fer

Dès le premier âge du fer, l'esplanade de saint Martin est occupée par l'homme où des tessons de céramique de cette époque ont été trouvés au cours de fouilles. A la fin de l'âge du fer la région de Sainte Livrade appartient au territoire de la cité des Nitiobroges dont la capitale est située sur le plateau de l'Ermitage à Agen.

Période gallo romaine

Après la conquête de la Gaule par César peu de choses changent dans notre région. Au 1er siècle de notre ère, l'espace est réorganisé, les voies de communication développées.

Les routes

Aux différentes voies de l'Agenais connues par les itinéraires antiques, s'ajoutent d'autres voies qui traversent la commune. Une voie est ouest La Ténarèze qui joint Aiguillon à Eysses par le gué de Madame, et une voie secondaire qui, se séparant de la voie Agen Eysses entre la Croix Blanche et St Antoine, se dirigeait vers Ste Livrade par Lamaurelle et Villamade et qui devait traverser le Lot par un gué. Elles succédaient sans doute à des itinéraires protohistoriques comme semble l'indiquer les lieux-dits le rouge ou côte rouge.

Le Lot

Si la navigation sur le Lot est bien attestée au Moyen Age, il a aussi été utilisé dès le période antique pour des chargements pondéreux comme le montre les tuiles et les meules remontées au cours des dragages.

L'occupation du sol

De nombreux établissements furent implantés sur le territoire de la commune. Des villas appartenant à de riches propriétaires, ornées de mosaïques et de statues de marbre, et aussi d'établissements secondaires.

De nombreux vestiges gallo-romains dans le centre de Sainte Livrade et à sa périphérie à proximité du carrefour des deux voies semblent montrer la présence d'un ou plusieurs établissements, et même peut-être d’un vicus.

Le Moyen-Âge

La première trace de l'antiquité tardive est un fragment de sarcophage en marbre des Pyrénées.

L'occupation se poursuit au haut Moyen Âge avec la présence de deux nécropoles l'une autour de l'église primitive de Saint Martin qui a livré au siècle dernier une boucle d'oreille en or, et l'autre autour de l'église paroissiale actuelle où de nombreux sarcophages ont été mis au jour, dont l'un contenait un vase apode en verre.

C'est autour de cette nécropole que va se développer une première église dont les fondations furent mises au lors de la construction de la nef au XIXème siècle, puis la ville.

Au début du XIIe siècle (1117) le monastère est occupé par un collège de chanoines qui cède tous ses biens à l'abbaye bénédictine de La-Chaise-Dieu et se place sous sa dépendance. Cette donation est confirmée par le pape Eugène Il C'est à cette époque que doit se replacer la reconstruction de l'église.

A la fin de XII ème siècle Richard Cœur de Lion prend l'église de Sainte Livrade sous sa protection. Au cours du XIII ème siècle Les religieux eurent de nombreux démêlés avec les évêques d'Agen qui n'admettaient pas de perdre leur autorité sur les onze paroisses qui dépendaient du prieuré Sainte Livradais. Un accord sera enfin trouvé en 1242.

A la même époque ils furent en lutte avec les seigneurs du voisinage qui cherchaient à usurper leurs biens. Celle-ci se terminera à la fin de la guerre de cent ans au bénéfice des Barons de Montpezat qui accaparèrent une partie de la seigneurie de Sainte-Livrade.

Avant 1271 la ville est entourée d'une première enceinte. Elle est dotée d'une assemblée municipale "la jurade" et de quatre consuls. Le 14 novembre 1271 les consuls de Sainte Livrade rendent hommage à Guillaume de Cohardon sénéchal de Carcassonne et Béziers, représentant le roi de France Philippe III le Hardi.

A la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle la ville s'étend au sud et à l’ouest et sera entourée d'une seconde enceinte.

Au cours de la guerre de cent ans Sainte Livrade fut le théâtre de nombreuses opérations militaires et fut prise et reprise plusieurs fois par les différents partis.

La juridiction

La juridiction de Sainte Livrade comprenait les paroisses de Sainte Livrade et de Saint Etienne de Fougères. Au nord Si la paroisse de Sainte Livrade allait jusqu'au Lot la bordure appartenait à la juridiction de Casseneuil. A l'est une partie appelée fief des limites" appartenait en indivis au Seigneur de Tombebouc et au Prieur.

Les Seigneurs

La seigneurie suivant, les époques, était partagée entre plusieurs parçonniers Le prieur, le Roi de France et les familles du Fossat de Noailhan et de Madaillan Le plus ancien connu est Amanieu de Noailhan qui rend hommage à Simon de Montfort pour Sa terre de Sainte Livrade.
Le 23 septembre 1340 Béraud de Noailhan seigneur de Sainte Livrade reçois ses gages pour lui et sa compagnie de gens d'armes lors des guerres de Gascogne.
A la fin de la guerre de cent ans la seigneurie appartient en indivis au prieur de Sainte Livrade et au baron de Montpezat qui s'en partagent les différents revenus à l'exception de la justice qui appartient tout entière au Baron de Montpezat. En 1599 le roi Henri IV érigea en duché pairie la baronnie d'Aiguillon avec les terres de Montpezat, Dolmayrac. La juridiction de Sainte Livrade fut englobée dans le Duché d'Aiguillon.

Les châteaux et maisons fortes

Plusieurs châteaux ont été construits sur la commune :

La tour Madaillan s'élevait à coté de l'église Saint Martin et surveillait le Lot. Quelques vestiges s'élevaient encore au début du XVIIIe siècle

Mazières : une double plate-forme rectangulaire construit en bordure du ruisseau du Merdassou, qui alimentait ses fossés en eau. Il appartint à la famille du Rocal puis aux Jacobet.

La tour del Garn : les restes de cette tour qui avait été transformes en clocher de la chapelle des pénitents s'écroulèrent à la fin du XIXe siècle Elle tenait son nom de la famille del Garn dont un membre avait épousé une nièce de Bertrand de Goth qui devint pape sous le nom Clément V

Le château : il occupait l'angle nord ouest de l'enceinte de la ville, la tour est le dernier vestige de cette forteresse.
La tour carrée cantonnées de contreforts sur les trois cotés extérieur qui montent jusqu'au niveau du second étage où se trouve le chemin de ronde porté par des arcs bandés entre les contreforts. Elle comprend quatre niveaux Elle est. Le rez-de-chaussée voûté sur croisée d'arête est éclairé par deux petites fenêtres. On y accédait par une trappe à partir du premier étage.
La salle du premier étage est voûtée sur croisée ogive. Elle était éclairée par deux petites fenêtre on y accédait depuis la grande Salle.
Les murs Sud et ouest sont percés chacun de deux niches. Plus tard, Sans doute au XVI ème siècle, une fenêtre à meneau horizontal lut ouverte dans le mur ouest de la tour.
On accède au second étage par un escalier droit à deux volées fut dans l'épaisseur des murs nord et ouest.
Le second étage est éclairé par deux grandes baies qui donnent accès au chemin de ronde. Le mur nord est occupé par une cheminée encadrée de deux niches.
Un logis était accolé à la tour sur sa face nord Une grande Salle voûtée occupait le premier étage. Elle était couverte de voûtes les ogives en brique reposant sur des têtes sculptées dans de la pierre, que l'on peut encore apercevoir.
Il était séparé de la ville par un fossé. En 1750 le château est déjà une ruine.

Pauillac : situé dans la paroisse de Sainte Livrade en bordure du Lot il appartenait à la famille de Cours

Les enceintes

La ville lut entourée de deux enceintes consécutives:

La première enceinte est antérieure à 1271. Elle n'est connue par les textes. Elle devait englober le prieuré le château et une petite agglomération. La porte située au sud de la tour peut appartenir à cette première enceinte. La rue de la duchesse et la rue basse semblent être les restes du fossé.

La seconde enceinte s'appuyait au nord sur le rebord d'une terrasse du Lot. Sur les autres faces elle étai précédée d'un fossé alimenté en eau par deux ruisseaux Construite on brique, peu fondée, elle était percée de cinq portes. Au sud la porte d'Agen à l'ouest la porte Notre Dame au bout de la rue porte campagne et la porte Saint Louis à l'extrémité de la rue Nationale lut percée à une époque plus tardive, au nord la porte du Téron située à l'angle de la poste actuelle et à l'est la porte brette ou porte de Villeneuve.

Le XVIe siècle

Après les ravages de la guerre de cent ans on assiste à la remise on état du pays mais la seconde moitié du siècle les guerres de religion vont amener de nouvelles destructions.

La réforme est prêchée à Sainte Livrade on 1560 et en 1569 les Réformés brûlent le prieuré et l'église de Sainte Livrade. C'est sans doute à cette époque que lurent ensevelis les deux personnes dans le caveau de la chapelle xxxx.

Le XVIIe siècle

Au cours de ce siècle la juridiction de Sainte Livrade fut ravagée par de nombreux fléaux la peste la famine et les inondations et des calamités climatiques la grêle et de grands froids
En 1630 La famine fit plus de 800 morts dans la juridiction de Sainte Livrade qui comptait environ 4000 habitants
En 1652 la guerre fit son retour dans la vallée du Lot avec le siège de Villeneuve par l'armée royale. La campagne fut ravagé les fermes brûlées. Il y eut un combat au port de Sainte Livrade pour interdire le passage l'approvisionnement des frondeurs qui occupaient Villeneuve.

Ce siècle lut aussi celui du renouveau de la religion catholique.

1626 Construction de la chapelle Saint Jean pour les pénitents blancs,

En 1640 l'évêque d'Agen donna la chapelle de Notre Dame de La Rose aux prêtres de la congrégation des missions. La duchesse d'Aiguillon Mme de Vignerot

En 1652 La chapelle de Notre Dame de Villamade et relevée par les habitants de Sainte Livrade.

En 1653 lut créé le couvent des Ursulines qui accueillait des jeunes filles nobles.

En 1655 la construction de la chapelle Saint Sébastien.

A la même époque le cardinal de Richelieu abbé de La Chaise Dieu rattacha la l'abbaye à la congrégation de Saint Maur. Les Mauristes remirent en état le prieuré.

26 août 1666 Transfert d'une côte de Sainte Livrade donnée par les moines de l'abbaye de Granselve en Tarn et Garonne. Cette cérémonie lut l'occasion d'une immense procession d’Eysses à Sainte Livrade.

On assiste aussi à la conversion de quelques protestants.

Le XVIIIe siècle

La vie sainte livradaise ne lut troublée que par des aléas climatiques la levée des milices et quelques faits divers.

La Révolution

Armand Désiré de Vignerot dernier duc d'Aiguillon et seigneur de Sainte Livrade est élu député da la noblesse pour l'Agenais aux états généraux de 1789. La nuit du 4 août 1789 il participa, réuni avec la minorité, de son ordre au Tiers-état et vota l'abolition des privilèges.

Le Prieuré, le couvent des Ursulines et la Maison de la Mission de la Rose ainsi que leurs dépendances sont vendus comme biens nationaux.

En octobre 1792 la paroisse de Saint Etienne de Fougères qui avait fait parti de la juridiction de Sainte Livrade puis de la commune est détachée pour devenir commune indépendante.
1793, destruction des murailles de Sainte Livrade.

Certains nobles émigrèrent Marie-Thérèse Filhot de Chimbaud, veuve de M. Jacobet de Mazières, et habitante de Sainte Livrade lut décapitée à Bordeaux le 22 Janvier 1794.

Le XIXe siècle

Le 8 Août 1841 une émeute éclata à Sainte Livrade contre le recensement de la matière imposable pour modifier l'assiette de l'impôt.
La fin du siècle vit la construction du pont suspendu reposant sur les piles prévues pour un pont en maçonnerie dont le premier projet remontait au XIII ème siècle.
De grands chantiers sont entrepris dans la commune, la reconstruction de l'église, de la halle, de la mairie et l'arrivée du chemin de fer.
La rue d'Agen et la rue nationale sont élargies et redressées;

La baisse de la population de Sainte Livrade et de son canton est très importante, à Sainte Livrade passe de 3 209 habitants en 1841 à 2565 en 1898.

Le XXe siècle

Après les nombreux morts de la guerre 14-18 la vie reprend les constructions sortent des limites des anciens murs de Entre les deux guerres La modernisation de la ville se poursuit construction d'un nouveau pont en béton, construction d'une nouvelle halle
Le vide laissé par la dénatalité et les pertes de la guerre de 14 est peu à peu comblé par les immigrants Italiens puis espagnols.
En 1939 on commence la construction de la poudrerie et l'on crée des centres d'hébergement pour les travailleurs dont celui du moulin du Lot. Après l'armistice les travaux sont arrêtés.
Après la guerre le camp est occupé par des aviateurs.
En 1956 Les rapatriés d’Indochine occupent à leur tour les bâtiments.
Cette période voit le développement important de Sainte Livrade, l'explosion de la construction, la réalisation de tous les équipements culturels, sportifs, sociaux des infrastructures, la création de nouvelles entreprises.